Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

24 jours au Burkina Faso

14 décembre 2012

Retour à la maison

Le départ

Les valises sont bouclées, plus lourdes encore que pour venir ici. Il faut se mettre en civilisé. Il faut régulariser tous les comptes. Les différents repas de la semaine passée, les consommations du bar. Serrer la main, embrasser tout le monde, souhaiter un bon voyage à ceux qui ne partent que demain. Il fait encore très chaud, appuyé sans doute en cela par l’atmosphère de ce départ. La nuit est tombée.

Capture d’écran 2012-12-14 à 18

Pour éviter à Ousmane de rentrer trop tard chez lui, je lui ai demandé de me conduire à l’aéroport vers vingt heures alors que l’avion n’est annoncé que partant à zéro heures cinquante. Je rappelle qu’Ousmane doit faire 11 kilomètres en vélo par des routes de terre dans la nuit pour rentrer chez lui et qu’il a certainement près de 60 ans. Il attrape mes bagages et les enfourne dans le minibus. Une boule me noue la gorge en franchissant le portail de l’espace culturel Gambidi. Je réprime un petit sanglot. Je prends conscience qu’une page s’est tournée. Ce voyage, cette immersion africaine de 3 semaines m’a profondément bouleversé. Je ne l’imaginais pas à ce point. Ce que j’ai vu, ce que j’ai côtoyé, ceux que j’ai rencontré m’ont fait toucher du doigt ce que la radio, la télévision, les médias disaient, mais créaient une distance entre ces éléments et nous. La pauvreté, la misère, le grand fossé entre notre monde et celui ci en terme de progrès, de modernité, tout cela est bien présent, palpable mais j’ai vu aussi un peuple souriant, accueillant, généreux, travailleur, pas forcément résigné, volontaire et qui en demande.

 Le minibus de l'espace culturel n'est plus tout à fait dans cet état aujourd'hui.

De tous mes yeux, je regarde encore une fois Ouagadougou. Ce n’est plus avec les mêmes yeux. J’écoute le bruit de la ville. Il y a encore mille images qui s’archivent dans ma mémoire. Le voyage en minibus est presque trop court et quand Ousmane me dépose à l’aéroport, j’ai envie de lui dire de prolonger encore le trajet.

Capture d’écran 2012-12-14 à 18

Capture d’écran 2012-12-14 à 18

Les lumières fortes du hall de l’aéroport me happent brutalement. Je remercie Ousmane, sincèrement en lui faisant un cadeau, une solide poignée de main prolongée et je me retrouve seul devant la porte du sas qui va me faire changer de monde. Je rassemble les papiers nécessaires pour franchir ce sas que des policiers gardent avec zèle.

La salle ne paraît pas grande sur cette photo mais 3 heures seul dans cet espace, cela vous semble plus grand.

De l’autre côté de la vitre, côté départ, ça y est, la vue n’est plus la même. C’est une grande salle vide pour l’instant. Les écrans au-dessus des guichets annoncent encore le départ de l’avion pour Roissy Charles de gaulle qui vient de décoller il y a quelques minutes. J’ai 3 heures à attendre. Ouagadougou, n’est pas Roissy Charles de Gaulle et ce n’est pas la foule dans l’aéroport. Donc, je m’installe dans un coin au milieu de mes valises, je récupère le livre que Claude m’a offert et je me plonge dans sa lecture.

Aïe, des nuées de moustiques volent en formation serrée autour de moi. Où ai-je rangé mon spray anti moustiques spécial tropiques ?

La lecture me permet de faire passer un plus vite cet entre temps.

Vers onze heures 30, l’agitation est un peu plus fébrile. Les passagers arrivent, les guichets vont s’ouvrir. Je vais être un des premiers à franchir ces nouveaux sas que sont le guichet, le premier douanier qui détaille le questionnaire rempli quelques instants auparavant puis la douane des bagages. C’est plus rapide qu’à l’arrivée il y a 3 semaines.

 

Il n’y a pas grand chose à dire sur le voyage de retour, l’aventure est finie… physiquement, elle va se poursuivre dans ma tête, longtemps sans doute. Le retour passe par Niamey au Niger. Un saut de puce de 45 minutes avant de prendre la route de Casablanca. Encore 3 heures d’attente. Déjà, la température n’est plus ka même, 21 degrés à 1 heure du matin à Ouagadougou. 7 degrés à 6 heures du matin à Casablanca et il fera 11 degrés, un ciel plombé, bas et triste en atterrissant à Paris Orly. Il reste le trajet Paris Nantes en train, encore 2 heures.  

Publicité
Publicité
13 décembre 2012

Village artisanal

L’après-midi sera consacré à la confection de mes valises pendant que le groupe fidèle à son habitude entame une petite sieste avant d’aller au village artisanal.

 

 

Le vieux, très vieux minibus d’Ousmane tremble dans la cour. 400 000 kms au moins et combien de Kms sur des pistes ou des routes de terre avec des gendarmes couchés tous les 20 mètres, des trous, des pierres, de la poussière… Ce n’est pas une vie tranquille pour un minibus. La course de cet après-midi est plus calme, quelques kilomètres à peine, près du parc des expositions se tient le village artisanal. C’est un très bon concept, permettre à de jeunes artistes et artisans de s’installer pour un temps limité, d’offrir une vitrine de leur savoir faire dans un lieu regroupant divers métiers : artisans du bronze, maroquiniers, tisserands, créateurs de bijoux, vanniers… et leur boutique est aussi leur lieu de fabrication. Nous pouvons ainsi admirer leur façon de faire. Chaque stand ouvre sur l’arrière cour, là où ils travaillent et c’est fascinant car tout est vraiment fait  avec les outils les plus rudimentaires. Ici, pas de grosses machines, le dénuement est visible. Mais quelle qualité de travail !

Capture d’écran 2012-12-13 à 15

Capture d’écran 2012-12-13 à 15

Capture d’écran 2012-12-13 à 15

 

 

 

 

Il y a peut-être une centaine de stand, répartis dans plusieurs bâtiments avec une galerie déambulatoire devant les stands. Les cuirs sont magnifiques, la vannerie est une spécialité burkinabé, très bien finie. Les artisans du bronze travaillent selon la méthode de la cire perdue. Ils confectionnent leur prototype en cire d’abeille, le font durcir avant de le recouvrir de terre argileuse qu’ils font sécher. En chauffant ce moule, ils libèrent la cire et remplacent celle ci par du bronze. Oh, ce n’est pas du bronze de première qualité car ils font fondre pas mal de métaux de récupération. Ce bronze malgré tout est une pièce unique car le moule ne sert qu’une fois, cassé pour libérer la statue qu’il faut ensuite polir, ébarber, protéger et finaliser. Là, je suis bluffé, le travail est magnifique, les poses sont élégantes. J’ai succombé.

Mais on pourrait succomber pour beaucoup d’autres objets, bijoux, tissus, objets en cuir… Il y a vraiment de très belles choses.

Ousmane nous suit, nous guide, silencieux mais attentif, c’est notre gardien.

 

Chacun a fait provision de souvenirs, d’objets artisanaux au profit de l’association. Nous terminons par un verre à la buvette du village avant de rentrer au centre culturel. L’atmosphère est différente, on sent bien que les instants présents ne sont plus les mêmes. Nous sommes plus silencieux, plus intériorisés. L’ambiance n’en est pas moins joyeuse.

 

Claude

Ateliervisuel

Claude Guingané avec les membres de l'association en discussion dans la cour

 

La cour, acrylique

 

 

Je tiens  à dire au revoir à Claude Guingané, notre hôte. Nous n’avons pas pu nous rencontrer assez longtemps pour parler de sesbesoins, de ses aspirations mais il n’y a pas forcément besoin de beaucoup de mots pour sentir la passion qui l’anime, la solitude du coureur de fond de celui qui se retrouve trop seul devant une grosse structure à faire tourner. Les salaires ne sont peut-être pas mirifiques, mais il faut que chaque fin de mois la dizaine d’employés de l’espace culturel puisse recevoir son salaire et Claude jongle comme il le peut pour alimenter son entreprise. Nous avons quand même pu trouver un petit moment très chaleureux pour se dire au revoir, pour s’offrir chacun un cadeau. Lui m’a offert un livret de pièce de théâtre de son papa « La malice des hommes » et je lui ai donné l’acrylique que j’ai faite le matin, la vue de sa cour depuis l’atelier d’arts plastique, une petite larme au coin de son œil, il était touché. Nous avons fait quelques promesses puis j’ai demandé alors ma route. Souvent, il faut la demander plusieurs fois avant que notre hôte nous la donne. Je reviendrai, je lui en ai fait la promesse et j’ai des obligations envers lui depuis ma petite maison de Rezé. 

12 décembre 2012

Lundi 12 novembre

Dernier atelier

 

Ce lundi, nous sommes le 12 novembre et c’est mon dernier jour à Ouaga, c’est aussi mon dernier rendez-vous avec mon groupe de peinture. Comme tous les jours de la semaine dernière, dès 8 heures les premiers élèves tournent en rond pas très loin de moi pour me presser d’ouvrir l’atelier. Comme tous les matins, je résiste jusqu’à 8 heures 45. Ce matin, ils seront onze à suivre mon dernier cours. Paysage.

 

De la terrasse, devant l’atelier, sous l’auvent, il fait relativement bon, il ne fait que 30° et une légère petite brise, très légère. On s’installe tous dehors, le regard porté vers les paillottes au-delà de la cour. L’arbre avec son ombrage verdoyant donne de l’ombre aux motos regroupées, resserrées comme des poussins sous leur mère. Excellent sujet de lumière et d’ombre, de volume diffus et de couleurs fortes. Bien sûr, comme chaque matin, nous avons nos retardataires, c’est dans l’âme des burkinabés.

Atelier1

Atelierdaniel

Je leur explique et leur démontre ma façon de faire. D’abord recouvrir ma feuille d’un fond orange que je laisse sécher quelques minutes. Ça va très vite ici ! Un rapide dessin pour créer quelques repères visuels, situer les masses et indiquer quelques volumes. Puis je me lance.

-       «  C’est trop facile quand on vous voit faire », dit Daniel. Ce n’est plus tout aussi facile quand ils prennent leurs pinceaux et commencent leurs premières mises en couleur.

 

 

 

 

 

 

AtelierLazare

AtelierRomain

Ibrahim Jacob plaisante pour se rassurer, Romain prend appui sur le muret de la terrasse. Salimata et Manoudou nettoient bruyamment leurs pinceaux dans l’eau orangée. Je viens à la rescousse de chacun, faisant contraster les verts du feuillage, redessinant la perspective des paillottes… 

 

 

 

 

Ateliervisuel

Ça y est, plusieurs visuels commencent vraiment à prendre forme et la conjugaison des verts avec la terre rouge de la cour plus le détail sommaire des motos sous l’ombrage.

13 heures arrivent très vite. Danièle et Catherine, de l’autre côté de la cour me font de grands signes pour les rejoindre à déjeuner. Je laisse, après les avoir prévenu, mes pinceaux et mes élèves pour aller manger un morceau. Je les laisse à leur peinture, ils sont captivés. Ils n’ont pas envie que ça s’arrête. Moi non plus.

Quand j’y retourne après avoir avalé mon assiettée de riz bolognaise, il y a encore quelques aficionados finissant de nettoyer leurs palettes. À moi de ranger les chevalets et les chaises, les peintures et les feuilles laissées sur la terrasse.

 

L’après-midi sera consacré à la confection de mes valises pendant que le groupe fidèle à son habitude entame une petite sieste avant d’aller au village artisanal. 

12 décembre 2012

dimanche chez Awa

Awa

Awa,latable

Notre hôtesse veut le grand jeu. Elle me demande de l’aider à sortir fauteuils et canapé sur la terrasse autour d’une table basse car il n’y a pas de table haute dans la maison. Elle sort sa plus belle vaisselle, offre du bissap, cette boisson rose faite à base de fleurs d’hibiscus, de la bière du burkina, la brakina qui cote à 4° et apporte un superbe plat de crudités, salade, avocat, tomates vertes et autres légumes moins identifiés. Nous faisons confiance à Awa qui  a l’habitude de cuisiner pour les Européens, les crudités sont lavées correctement avec l’eau qu’il faut.

Awa,lefoutou2

C’est elle-même qui nous amène le Foutou et qui nous sert. Chacun sa boule de purée d’ignames  et une bonne louche de porc en sauce, très bon mais nourrissant. D’ordinaire, le repas africain est constitué d’un plat unique sans entrée ni dessert, mais Awa nous apporte alors des fruits frais, papayes, oranges et grosses mandarines. Awa ne mange pas avec nous, pas plus que les enfants et autres personnes de la maison.

 

 

 

Awa,lefoutou

ChezAwa

ChezAwa2

Assis par terre le long du mur, Abdoul mange avec ses doigts dans un grand bol en émail. Puis vient le tour des filles. Tout ce petit monde a bon appétit. Pour continuer à discuter avec nous, Awa à notre invitation, nous rejoint sur un bord du canapé, mais ce n’est pas dans la tradition africaine. Les bonbons et sucreries apportées en cadeau font après le repas, le délice des petites bouilles réjouies.

Une anecdote me revient, au moment du repas, une jeune voisine dans la cour à côté ramasse son linge étendu sur une corde traversant sa terrasse. Elle ôte les épingles d’un pantalon, plie grossièrement son pantalon et le met sur sa tête, puis une autre pièce de tissu vient s’empiler sur le pantalon et ainsi de suite avec toute la rangée de linge séché au soleil. Les femmes africaines n’ont pas besoin de panier pour ramasser le linge et pour beaucoup d’autres opérations de transport ! Ce qui était amusant surtout, c’est que les murs de banco ne sont pas très haut tout en gardant une certaine intimité pour chaque cour, on ne voyait que le haut de sa tête et le linge qui s’empilait au fur et à mesure de sa cueillette. À l’ombre du manguier, l’après-midi se déroule tranquillement, joyeusement. Pendant ce temps, dans un autre coin de la cour, des voisines sont arrivées, elles viennent faire la lessive entre copines. C’est dimanche, les autres jours, elles travaillent. Elles remplissent d’eau de grandes bassines de plastique au grand plaisir des enfants. Le bébé d’une des femmes gigote sur un tas de linge en gazouillant.

Après avoir demandé notre route à Awa, nous reprenons le chemin de l’espace culturel par une trajectoire plus directe. Par ce cheminement tranquille, nous avons un aperçu de la vie d’un dimanche après-midi à Ouagadougou. Sur une grande place de terre, presque terrain vague traversé par de longs sentiers creusés en diagonale. Près de la pompe à eau, un père de famille, aidé ???de ses enfants, nettoie sa voiture au son de son autoradio sans se soucier des décibels généreusement distribués. Quelques jeunes désœuvrés paressent sous un arbre. Les ombres sont recherchées. Des musiques sourdent d’un peu partout. Le djembé est l’instrument qui surmonte tous les autres sons, lancinant, roulant, obsédant.

 

Le dernier restaurant africain sera « Le verdoyant ». Une table réputée à Ouaga, tenu par un couple franco-burkinabé. Beaucoup de blancs, quelques familles noires plutôt aisées, les enfants jouent avec leur Gameboy, parmi les adultes quelques militaires, jeunes gradés. À une autre table plus loin, 2 européens pas très jeunes parlementent avec une jeune noire effilée montée sur talons immenses et moulée dans une robe très, très courte… hum, ces personnes font de la coopération !! En parlant de coopération, une tablée importante arrive bruyamment derrière nous. C’est une langue plutôt nordique, encore une ONG opulente…Ce soir, nous ne céderons pas au plat unique et nous dégusterons jusqu’à la dernière cuillère la délicieuse « dame noire », une glace spécialité du « Verdoyant » en pensant à Nicole qui est restée se reposer. 

10 décembre 2012

Awa nous invite chez elle

Justement, ce samedi nous testons un bon restaurant sur le boulevard Charles de Gaulle : Le Grazia. Jolie petite cour ornée d’un splendide manguier. Dommage, c’est de nuit, l’ombre du manguier est totalement virtuelle. Sur les murs, des inscriptions profanes et sacrées. Des allées bien tracées amènent aux tables dispersées au gré des espaces plus ou moins disponibles. Là, je vais goûter au poisson dont me serine si souvent Danièle : Le Capitaine, poisson africain pouvant atteindre 2 mètres de longueur. Donc, filet de Capitaine grillé avec riz blanc, petite sauce oseille. Chair blanche, ferme. Rien à dire, c’est très bon. Le hic, c’est après que j’apprends que ce poisson agit un peu comme la perche du Nil, un vrai cannibale, il ne reste pas beaucoup d’autres poissons là où il se pêche.

Dimanche matin, nous voulions aller au Village artisanal, c’est fermé le dimanche. Heureusement Awa, hier nous a invité à déjeuner chez elle. Nous allons découvrir une habitation dans les concessions environnantes du centre Gambidi.

Awa, ne semble pas lassé de nous faire la cuisine quotidiennement, elle nous invite même le dimanche chez elle, c’est là toute la générosité d’Awa, elle est heureuse de nous faire plaisir. Elle nous a promis de cuisiner un « Foutou ».

Nous préparons toute une série de petits cadeaux à offrir à ses filles et son garçon, ouïs à Awa elle-même. Puis nous nous mettons en route. Le soleil est haut, il tape fort et après quelques centaines de mètres dans les rues de terre du quartier – le secteur 28 – nous nous mettons à l’ombre d’un arbre un peu maigrichon pour appeler Awa, nous sommes perdus.

Difficile de se repérer dans les quartiers de Ouagadougou, beaucoup de rues n’ont pas de noms. Beaucoup de concessions, de maisons n’ont pas de numéros. Il faut être propriétaire pour pouvoir mettre un numéro sur sa porte ou son portail. Il n’y a pas de facteur non plus, le courrier est distribué en boîte postale et beaucoup de personnes sont réunies dans une même boîte postale.

Notre halte sous un arbre près d’une école vide ce dimanche, ne passe pas inaperçue et c’est un petit groupe d’enfants qui viennent nous serrer la main, nous parler et chanter une chanson en français. Un court instant plus tard, Abdoul, le fils d’Awa arrive tranquillement au-devant de nous. Nous n’étions finalement pas très loin de la maison de notre hôte. Une curiosité attire mon regard en chemin. Des constructions de maisons rudimentaires en dur, peintes sont installées dans la rue devant les murets de banco, ce sont des crèches érigées à demeure et qui vont revivre prochainement au moment de Noël.

L’accueil d’Awa est chaleureux, elle nous attend à l’entrée de sa cour pour nous faire les honneurs de son petit chez elle. Elle est tout sourire vêtue à l’africaine drapée dans ces tissus colorés qui leur vont si bien. Dans la cour, la première bâtisse en entrant à droite est écroulée, elle n’a pas résistée aux pluies de l’année dernière. Ces murs de banco, en terre, ne sont pas très solides  et le ruissèlement des eaux un peu trop fortes n’ont aucun mal à emporter les murs. C’était une réserve. Au fond de la cour, il y a 2 habitations, composées de 2 pièces chacune, entrée cuisine et chambre salon. Les commodités sont dans la cour en entrant à gauche. L’eau est dans la cour aussi. Devant la maison d’Awa, un manguier, c’est pratiquement l’arbre national ici, offre une ombre bienfaisante sur la terrasse.

- «  C’est une pièce supplémentaire cette terrasse. Quand il fait trop chaud à l’intérieur, on sort les nattes et tout le monde dort dehors ».

Awa vit dans ce 2 pièces avec ses 3 enfants, sa sœur qui continue ses études et une jeune fille venue du village pour s’occuper des enfants. Elle est logée, nourrie, habillée mais elle ne reçoit pas de salaire. 6 personnes et tout ce monde a l’air de bien s’entendre. Awa a mis à contribution sa sœur et la bonne pour piler le foutou !

Fairefoutou

Fairefoutou2

-       «  c’est une purée d’igname qui est cuit coupé en morceaux et que l’on réduit en bouillie avec le pilon en le mélangeant avec de l’eau pendant au moins 2 heures ».

Elles se sont installées sur la terrasse à côté d’un petit brasero sur lequel repose une marmite au cul noirci qui bouillonne doucement.

Le geste est sûr, automatique, pendant que l’autre personne en face attrape la pâte et la décolle rapidement des parois et le pilon retombe lourdement, précis.

 

 

 

 

 

Les 2 filles d’Awa s’amusent avec leurs petites voisines. Ça rigole beaucoup, d’autant plus qu’elles ont des spectateurs particuliers aujourd’hui. C’est dommage pour Abdoul mais il n’y a que des filles. Ses copains sont dans les cours voisines.

Publicité
Publicité
9 décembre 2012

NAAB YAAR

Ce dernier week end

Il faut encore en prendre plein les yeux, les jours passent très vite il y a encore tant de choses à découvrir. Bien sûr, je me sens empoté pour « marchander » tout seul avec un taxi. C’est assez difficile de se repérer dans Ouaga, je ne me sens pas très sûr de moi. Bref, émancipé peut-être mais encore très nunuche !

nabiere1

Sur ces considérations navrantes, nous envisageons une visite groupée au marché Naab Yaar, il y a encore des achats à faire avant de repartir. C’est Ousmane qui se met à notre disposition avec le minibus du Centre culturel. Même en centre ville de Ouagadougou, le marché est encore vraiment typique et c’est un capharnaüm de petits commerçants, de réparateurs de vélos ou de motos, de vendeurs de poulets à côté de tailleurs et en face l’atelier d’Yvo Moussa. – un tout petit atelier de 2 mètres par 3 pour faire atelier de peinture, atelier de sérigraphie, de calligraphie… C’est là que nous avons rendez-vous. Le marché aux épices nous remplit les narines. Les légumes sont en abondance, la saison des pluies a été bonne, il y a beaucoup de céréales. Même si le cadre n’est pas des plus aseptisé, c’est riche en couleurs, en odeurs, c’est foisonnant… 

Nabierepoules

Nabierepoules2

Une altercation a lieu entre le vendeur de poulets et Danièle qui prenait les poulets en photos. Le propriétaire des poulets veut 1000 F CFA pour la photo ! Danièle refuse et s’engage une discussion quelque peu agressive. C’est dommage, mais parce que nous sommes des blancs, tout doit se payer, même la photo de quelques poulets dans un enclos miteux. IL faut beaucoup de patience, de diplomatie à Danièle pour que le calme revienne. J’avais moi-même pris ces mêmes poulets en photo, il n’y a d’ailleurs pas de quoi en faire un plat. Tout à côté du vendeur de poulets, il y ale service après-vente, c’est-à-dire l’abattoir… en plein air et devant les spectateurs. Là on amène le ou les poulets sans ménagement, aussitôt occis et jeté dans un bidon dans l’attente d’être plumé, vidé, découpé et mis en vente. Pendant ce court laps de temps, les mouches se régalent. L’hygiène n’est pas des plus respectée. Voilà pourquoi Awa cuit et recuit bien les viandes. Ce n’est pas pour les rendre plus tendre, mais à choisir, je préfère manger la viande un peu plus cuite !!

Nabiere2Pour la photo de ces poules, 1000 F CFA ????

Nabiere3L'abattoir à poules en face de l'atelier d'Yvo!

Nabiere4 Exigu, mais très accueillant.

7 décembre 2012

Peinture et théatre

Jeudi 8 novembre

 

Que le temps passe vite, dans quelques jours, il faudra penser à faire les valises et retrouver les froidures de la région nantaise, brrr. Ici , il fait 35 degrés encore, les nuits semblent être un peu plus fraiches. Peut-être est ce parce que l’on s’y habitue !

À huit heures, après le bonjour aux geckos particulièrement en forme dès 5 heures, après le petit déjeuner préparé par Awa, les étudiants que Gilles retrouvent pour leur 3ème  entretien sur le stylisme, passent respectueusement près de notre table sous la paillotte et nous saluent le visage orné de larges sourires. Charles Tiendrebeogo me dépose un dossier de constitution de compagnie théâtrale et me demande rien moins que d’être son papa de création de la compagnie !!!

Christian- prise de risques-1

Charles Tiendrebeogo, le motard, c'est lui.

Hier, il m’avait déjà parlé de cela et avait provoqué une rencontre avec une metteure en scène belge en résidence à Gambidi et jouant une pièce chaque soir aux récréatrales.

 Il a de la suite dans les idées ce Charles ! bravo !

 Huit heures un quart, Lazare arrive, laisse sa moto sous le grand arbre de la cour et rôde pas très loin de nous. À neuf heures, j’obtempère car d’autres étudiants arrivent à leur tour. Il y a même des nouveaux. Le bouche à oreille fonctionne très bien ici malgré leurs problèmes de liaisons et lignes téléphoniques fantaisistes.

Juliette doit revenir car nous avons besoin de sa gentille frimousse pour travailler le portrait, mais il n’y aura pas de Juliette… Je récupère dans la remise un buste réalisé par d’anciens élèves. Ce  ne sera sûrement plus facile pour les apprentis peintres mais l’exercice va donner quelques bonnes réalisations. Appliqués, chacun se creuse la tête pour savoir comment peindre ce visage de terre brute. Je fais une rapide démonstration de mise en place des lumières, des masses et des couleurs à adopter. Si certains se lancent vaillamment à l’assaut de leur feuille de papier, plusieurs restent muets, immobiles et il faut que je me mette à la place de chacun pour entamer leur travail. La peur insensée de la feuille blanche.

Ce travail va déclencher beaucoup de discussions autour du thème de l’artiste peintre au Burkina Faso, de la clientèle potentielle, de l’obligation de se faire connaître au-delà des frontières de l’Afrique, du rôle d’internet… Je me rends vraiment compte des chances que nous avons, nous petits français râleurs d’être dans un pays développé aux communications faciles, où l’art n’est pas complètement considéré comme inutile ou secondaire.

IvoMoussa

Ivo Moussa et Daniel  Tapsoba, découverts par Michel Burbeau sont deux exceptions mais aussi deux étudiants très doués. Ils ont été retenus tous les deux sur un projet de film d’animation sur les jeux et jouets africains et pour cela ont obtenu une bourse pour travailler ce projet avec d’autres animateurs africains et européens et vont partir pour 4 mois au Danemark . Mais combien de projets comme celui-ci vont voir le jour et vont aller jusqu’à leur aboutissement ?

 Ivo Moussa, c'est lui devant son atelier.

Une grande discussion encore dans l’après-midi avec Claude Guingané qui compte sur moi pour l’aider à développer cet atelier d’arts plastiques. Il se rend bien compte que la demande est importante, chaque jour des élèves nouveaux accompagnent les anciens. Du temps de son père et de Michel Burbeau, l’atelier ne désemplissait pas mais maintenant il faut tout relancer et même voir plus loin.

 

Le vendredi, nous avons continué le travail sur le portrait en prenant son camarade d’atelier pour le dessin et l’application des couleurs. Puis chercher à travailler le portrait autrement, avec d’autres couleurs, oser. Mais là encore, il faut briser les traditions, il faut oser se lancer et transgresser la normalité.

 

Ce vendredi est aussi marqué par la rencontre avec Sia Koumdaré, un autre étudiant de l’école de théâtre pour parler de son projet et fortifier le dossier qu’il a préparé. Il s’agit ni plus ni moins que du lancement d’un festival de théâtre dans sa province du sud du Burkina. Cinq gros villages sont pressentis, des troupes de théâtres de pays voisins sont invités, tout est déjà bien ficelé ! Les accords sont presque tous signés et les dates déjà retenus : mars ou avril 2013. Un coup de chapeau à tous ces jeunes qui se battent. Comment rester insensible devant ces initiatives et ces volontés affirmées ? Et me mettre dans la confidence, m’interroger, moi l’étranger qui doit leur paraître comme celui qui a des pouvoirs… Nous passons une bonne partie de l’après-midi sous la paillotte, sous le soleil à réécrire le projet ajoutant des arguments positifs, valorisant des actions, développant les retombées de telle manifestation pour les villages concernés. 

6 décembre 2012

Le théatre

 Les récréatrales

 

Mercredi matin 7 novembre

C’est l’effervescence dans la cour de l’espace culturel. Tout le monde est sur le pont. C’est une journée spéciale à Gambidi. La semaine entière est consacrée à un festival de théâtre qui commence à avoir une certaine notoriété : Les Récréatrales, et aujourd’hui ça se passe à Gambidi car c’est une journée spéciale Jean-Pierre Guingané.

Avec tous les événements de la journée, les 2 conférences, la foule des invités, des participants, le manège important des voitures, des taxis, des bus et des motos , on comprend peu à peu la place que tenait J.P. Guingané dans le monde du théâtre Burkinabé. Auteur de plusieurs pièces, certaines vont même être jouées durant ce festival, il représente l’exacte jonction entre le théâtre traditionnel et le renouveau du théâtre aujourd’hui. Il se sert des légendes, des histoires contées par les griots, les anciens pour rebondir sur les problèmes d’aujourd’hui, sur les événements actuels.

 

Les Récréatrales, pendant plusieurs jours une rue d’un quartier de Ouaga – une rue de terre – est fermée à la circulation, décorée et investie par le théâtre en accord avec les habitants du quartier car toutes les pièces jouées pendant cette semaine sont jouées dans les cours des concessions, impliquant les propriétaires mais aussi les amenant à réfléchir sur l’entretien du quartier, de la rue, permettant ainsi de pérenniser les poubelles de rue, la revégétalisation des bordures et la mise en avant d’une prise de conscience des efforts à faire pour dynamiser et faire vivre ce quartier. La décoration est foutraque à base de palettes, de bidons, de carcasses de voitures, de planches assemblées, mais attention, cela est fait proprement, artistiquement et ça ne manque pas de panache. Et dans cet espace réservé au théâtre et à la musique, tout au long des murs des concessions, des « maquis » sont ouverts, investissant le terrain avec des tables basses, voire des d’autres palettes, des chaises, tabourets de tous les genres pour faire joyeusement la fête. C’est bon enfant, c’est gai… attention, il y a quand même quelques pickpockets tout n’est pas complètement bisounours !

 

Mon cours de peinture de ce mercredi est orienté sur le modèle vivant. Danièle, hier a rencontré Juliette, une magnifique jeune femme noire, un peu pique assiette à Gambidi qui s’immisce partout où il se passe quelque chose. Elle lui a parlé de mon cours de peinture et que je cherchais un modèle pour ce mercredi. Elle est arrivée à 10 heures et nous avons travaillé d’abord sur toute une série de croquis et sur le portrait plus précisément. De bons résultats, encore une fois.

Juliette

Juliette2

 Juliette notre modèle d'un jour

Le soir donc : Récréatrales, pour une pièce de Jean-Pierre Guingané : La danseuse de l’eau. Estelle est régisseuse des Récréatrales, c’est une ancienne du CFRAV, une éléve de Jean-Pierre, appelant Danièle sa « maman blanche », nous a fait parvenir des pass, des invitations… Allô taxi, direction Gaughin Nord, sans plus de renseignements, nous y sommes arrivés après quelques coups de téléphone pour s’orienter car la plupart des rues et routes n’ont pas de noms et ces quartiers ne sont pas dans le centre de Ouagadougou. Mais j’avoue ne pas avoir été très à mon aise à la place du mort dans ce taxi particulièrement : il roulait trop vite, frôlant les motards, freinant au dernier moment avec une voiture »Adieu la France » qui n’en était pas à sa première révision. La pièce est très drôle avec 2 acteurs hommes qui interprètent des rôles de femmes, l’un faisant une grand-mère, figure du savoir ancestral, l’autre un petit garçon d’abord mais qui interpréta ensuite « la danseuse de l’eau ». Malgré sa carrure proche du rugbyman, sa stature assez carrée, il nous a bluffé complètement. Une musique en live très africaine et qui nous emmenait dans la légende. Bravo. De bons acteurs dans un cadre simple, une centaine de spectateurs tous aussi heureux que nous.

Recrea

Recrea3

Recrea4

C’est dans un maquis de la rue que nous avons dîné : brochettes de filets de bœuf et frites avec moutarde, mayonnaise et piment. Une très bonne soirée. C’est Bafani bafani, un taxi un peu fantasque qui nous a reconduit à Gambidi. 

 

 

 

 

Les Récréatrales, comment transformer une rue banale en lieu féérique. 

5 décembre 2012

Atelier Peinture

Mardi 6 novembre

Jeudi dernier était le 1er novembre, jour de la Toussaint et pourtant nous avons travaillé donc, comme pour Tabaski la semaine passée, les étudiants se reposaient le lundi. Vous me suivez ?

 Mardi matin, c’est Gilles qui s’y colle, pourvu que sa santé le laisse un peu tranquille. Pour ma part, je prends un peu plus de temps pour me préparer, je n’ai rendez-vous qu’à 10 heures. Pourtant dès 8 heures, 2 participants à mon atelier sont déjà dans la cour sous les paillottes, impatients. J’ai vite pitié d’eux et dès 9 heures un quart, je leur ouvre les portes de l’atelier. Comme à leur habitude, conformément au rythme africain vis-à-vis du travail, ça va s’échelonner tout le long de la matinée. Pourtant, il n’y a que des motivés à cet atelier, il n’est pas obligatoire.

Papayes

Nature morte, j’ai emprunté les papayes du déjeuner et disposé celles-ci sur une stèle face aux 8 participants du premier jour. Certains ont déjà pratiqué avec Ivo Moussa, un ancien élève de Michel Burbeau, d’autres avec Michel également : Lazare, Daniel, Romain et on sent qu’ils ont une sensibilité, une approche d’observation et de méthode. D’autres ont plus de mal et je passe plus de temps à les guider. Je les invite en fin de cours à exposer leurs œuvres sur un panneau blanc et on passe un certain temps à commenter, analyser chaque rendu.

 

Il manque beaucoup de matériel dans l’atelier malgré les apports des précédents officiants. Il faut vérifier chaque tube, chaque pinceau, chaque pastel, chaque crayon, etc.

En discutant avec les jeunes artistes, il ya peu de possibilités de se procurer du matériel convenable et les prix sont dérisoires pour nous mais représentent un obstacle important pour eux. Et on ne peut pas se procurer n’importe quoi qui permette de créer facilement. Chacun m’expose ses doléances. Je sais ce qu’il va falloir amener pour satisfaire ces peintres volontaires lors d’un prochain voyage.

Atelier2

 

Le dîner du soir a lieu à l’Eau Vive, un restaurant tenu par des Travailleuses Missionnaires dans le centre ville de Ouaga. Nous y arrivons en même temps que Yolande avec qui nous avons rendez-vous. Yolande n’est plus toute jeune, mais elle rajeunit de 10 ans en voyant Danièle, et ses consœurs. Yolande est la femme de Jean-Pierre Guingané, l’immense créateur du centre culturel Gambidi. Décédé l’an dernier, sa personnalité est encore très imprégnée dans chaque pierre de l’espace culturel et Yolande ressent aussi très fort cette absence pourtant, elle sera joyeuse pendant ce repas de bonne qualité. Le restaurant est recommandé dans les guides et vaut également par l’Avé Maria qui, au moment du dessert interrompt toutes les conversations et chacun de se mettre debout et de suivre la prière chantée sur les feuilles qui ont été distribué peu avant.

EauviveOuaga Ousmane, le chauffeur de l’espace culturel est venu nous rechercher, vers 23 heures avec le minibus plus épave que minibus. Celui-ci tremble de partout au démarrage, les sièges et toute la ferraille grince, geint à chaque cahot et Dieu sait s’il y en a sur les routes de terre de Ouaga. Ousmane, disais-je, a une vénération pour Yolande et a pour mission de guider celle-ci jusque chez elle. Il la précède à petite vitesse pour ne pas la distancer. Une vraie mère poule attendant que la voiture de Yolande s’arrête devant son portail pas très loin  de Gambidi.

5 décembre 2012

Petites bêtes

Les Geckos.

Ces petites bêtes sont très envahissantes. Dans la remise de l’atelier d’arts plastiques, ils avaient colonisé les placards, les murs et leurs plaintes rauques et sèches s’imposaient, nous faisant sentir qu’on les dérangeait. Mais il n’y en a pas que dans la remise.

UnGeckodemachambre

Visiondumatin

 

Après les deux premières nuits passées dans les chambres du bas, Claude Guingané nous offrit les appartements réservés aux familles ou aux personnalités, au deuxième étage, au-dessus de la médiathèque, le Cybercafé. C’est une promotion ! Jacqueline, Danièle et Nicole dans le premier, Catherine, Gilles et moi dans le second appartement. À l’intérieur, derrière une porte de fer vitrée, un salon garni de canapés et fauteuils assez horribles, de grands rideaux jaunes épais tamisent la lumière devant la fenêtre. Une cuisine à gauche se cache aussi derrière 2 grands rideaux tout aussi jaunes et en face de l’entrée, toujours ces mêmes rideaux s’ouvrent sur un petit couloir desservant 2 chambres et une salle d’eau/w.c. minuscule. Dans la chambre du fond que je m’attribue, 3 geckos s’immobilisent au plafond près du néon. Ces lézards-là ne sont pas très gros, à peine 10 à 12 centimètres, mais quand je regarde derrière la porte de la chambre, je me retrouve nez à museau avec un gecko beaucoup plus gros, quasiment une vingtaine de centimètres. Un cri m’échappe en même temps que je fais un pas en arrière toute. L’animal, en l’espace d’une seconde escalade la porte et disparaît dans le couloir. Il passera la plupart de son temps dans la cuisine, là où nous n’irons pas pendant notre séjour. Les 3 autres locataires de ma chambre disparaissent à leur tour sous le deuxième lit, celui qui me set de desserte.

Bien sûr, je vais essayer de les chasser de mon dortoir mais chaque matin, ils sont à mon réveil en haut du mur face à mon lit et me regardent de leurs yeux globuleux. Bon, s’ils ne sont pas plus gênants que ça !

Au bout de quelques jours, ils se sont enhardis et dès 5 heures et demi du matin quand le jour s’immisce à travers les rideaux jaunes, ils émettent ce son sec qui demande écho avec le gros de la cuisine et très souvent le matin je réclame la paix. Parfois, ils m’obéissent. Même s’ils sont discrets et se camouflent la plupart du temps derrière les rideaux, les tableaux rococo de la décoration, sous ou derrière les meubles, à l’intérieur ou entre le mur et les climatisations, ce n’est pas le plus agréable du séjour. Je suppose que Catherine et Gilles avaient au moins un pensionnaire aussi. Les 3 femmes de l’appartement voisin en hébergeaient également 5 ou 6.

 

À l’extérieur, c’étaient les margouillats, autres gros lézards plus colorés et parfois aussi beaucoup plus gros. Ils se chauffent sur les murs rouges et descendent voler les restes tombant à terre ou rivalisant avec une sauterelle, un papillon et réussissant le plus souvent à les attraper. IL faut s’habituer mais jamais ils ne se sont approchés des personnes présentes, préférant garder leurs distances pour vivre et survivre.

Publicité
Publicité
1 2 3 > >>
24 jours au Burkina Faso
  • C'est une rencontre déjà qui a tout permis. Une rencontre autour de la peinture au cours d'un festival où j'ai eu l'impression de recevoir le grand prix. Invité par l'association "Touraine Burkina Echanges" a partir animer un atelier de peinture…
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité