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24 jours au Burkina Faso
17 novembre 2012

GAMBIDI - 1er jour

Mardi 23 octobre

Le soleil est déjà chaud et haut dans le ciel, il n’est que 7 heures du matin. Je veux voir en plein jour ce lieu dont j’entendais parlé depuis longtemps, que j’avais entraperçu cette nuit en arrivant mais que je voyais enfin en plein jour, vraiment.

 

Rouge, l’environnement est rouge et poussiéreux, l’ombre d’un arbre sert de parking pour une cinquantaine de motos au centre d’une grande cour de terre rouge.  Au centre de ce grand espace vide, un pylône portant 3 grands néons qui ne s’allumeront jamais. Tout autour, des bâtiments ocre rouge aux portes bleu vif avec des panneaux indiquant leurs fonctions : Salle Lompollo kone, Service accueil, CFRAV Centre de Formation et Réalisation d’Art Vivant… De l’autre côté, là-bas derrière de maigres haies vertes, des paillottes aux poteaux bleus. Sous les paillottes, accueillantes des tables et des chaises métalliques de ce même bleu. Sur la droite, près de l’entrée un grand bâtiment de 2 étages, bien africain, avec des reliefs symétriques grimpants les 2 étages, un balcon terrasse au centre de chaque étage. En bas Cyber café, prometteur… De l’autre côté du portail d’entrée, une autre bâtisse plus modeste : Administration. Et tout à droite, en retrait d’une autre haie verte, une scène surmontée de  poutrelles métalliques devant un espace ceint de murs peints de fresques abstraites et surmontées de divers portraits en noir et blanc. La matinée se passe à découvrir ce lieu , je ne l’avais pas vu immédiatement, dans le retrait à gauche du bâtiment où est ma chambre, une salle avec une terrasse ombragée : Arts plastiques. C’est mon domaine. Je ne suis pas en terre inconnue. Pas de petit déjeuner, je me dirige vers les paillottes qui entourent une cour pavée : Bar, restaurant… Là, je devrais pouvoir trouver de quoi me restaurer. Cette silhouette  menue, jolie, qui s’affaire devant le restaurant doit être Awa, la cuisinière en chef de l’espace Gambidi. J’en ai déjà tellement entendu parlé que je la connais d’emblée.

  Son sourire me désarme : _ » Vous n’avez pas de franc CFA, il faut voir Claude Guingané, il vous dira comment faire. ».

 

Je n’ai pas rencontré Claude, et vers 15 heures, Awa traverse la cour et vient à ma rencontre : -« Il faut manger, tu vas manger, viens avec moi, je le marquerai sur le cahier, il faut manger » et encore ce rire franc. Couscous-légumes, un délice !.

 

Une sieste s’impose, le soleil plombe l’espace, la fatigue n’est pas totalement disparue, il faut se ménager.

 

Vers 16 heures, Ousmane vient me chercher pour aller à l’aéroport récupérer le reste de la troupe qui arrive en groupe plus compact. Toujours autant de monde dans cet aéroport où règne une joyeuse  pagaille d’étrangers en transit, arrivant ou repartant, de personnes venant récupérer des arrivants, des chauffeurs de taxi, des porteurs habilités et d’autres qui ne le sont pas et de camelots qui sont prêt à vous vendre de tout : cigarettes, vêtements, « lotus », ces petites pochettes de mouchoirs en papier, des cartes de téléphone ou qui vous prennent par la main pour vous emmener vers un hôtel, une adresse que vous n’avez pas demandé. Il faut savoir dire non poliment, même s’ils se font insistants.

 

La porte de sortie de l’aéroport déverse ses arrivants, un peu hagards, déstabilisés aussi par tous les contrôles qu’ils viennent de subir. Le groupe est là : Je reconnais Danièle d’abord, puis Catherine et Gilles. Ils sont accompagnés de Jacqueline et de Nicole, 2 tourangelles de la meilleure eau. Jacqueline est la présidente de l’association « Touraine Burkina Echange » et connaît bien Ousmane. Elles sont déjà venues plusieurs fois à Ouaga. Tout le monde s’engouffre dans le minibus du théâtre de la Fraternité, centenaire tas de rouille sur roue qui vibre de tous ses membres quand Ousmane remet le moteur en marche. Direction, à nouveau vers Gambidi.

 

Awa n’avait pas été prévenue et n’avait donc pas préparé de dîner pour tous ces nouveaux arrivants, mais quel accueil, embrassades, rires, étreintes, ce sont de raies retrouvailles, chaleureuses, simples, émouvantes pour moi le nouveau. On sent que c’est sincère : -« Michel n’est pas venu ? pourquoi ? oh, comme c’est dommage ! » »Il ne veut plus venir ? c’est pas possible ! Il reviendra ! »

 

Pour dîner, en habituées des lieux, Jacqueline, Nicole et Danièle ne se démontent pas et nous entrainent vers le maquis du quartier au croisement un peu plus loin en dehors de l’espace culturel.

Un « maquis » ? quelques feuilles de tôle assemblées au bord du chemin poussiéreux  à cinquante mètres à peine de Gambidi dans un carrefour sans lumière, des tables basses sur la terre battue, quelques chaises bancales, et un immense barbecue rougeoyant. Tout seul, la nuit tombante, je ne m’aventurerai pas dans ce genre de lieu, plus sordide qu’accueillant, mais les quelques personnes qui semblent tenir ce « maquis » se mettent à notre disposition et bien vite, on se retrouve avec du poulet grillé, du riz et de l’eau  en bouteille. Tout va bien, le poulet est bon, le riz correct, ce n’est pas cher. Très bien. La première journée s’achève dans la nuit africaine avec des odeurs puissantes de caoutchouc brûlé, de poussière rouge et d’effluves diverses plus ou moins goûteuses.

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Commentaires
O
Mais Janine est passée par là ou tu m'a caché tes talents d'écritures toutes ces années?! On a l'impression d'y être, vite la suite!
24 jours au Burkina Faso
  • C'est une rencontre déjà qui a tout permis. Une rencontre autour de la peinture au cours d'un festival où j'ai eu l'impression de recevoir le grand prix. Invité par l'association "Touraine Burkina Echanges" a partir animer un atelier de peinture…
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