BOBO DIOULASSO
Vendredi 2 novembre
Immédiatement après le retour de l’Institut Français, je rejoins le groupe de l’association pour déjeuner un peu en avance, nous partons dans une nouvelle expédition, destination : Bobo Dioullasso et le village de Tengo Dosso.
On prend la nationale 1, 360 kilomètres vers l’ouest, vers la deuxième ville du Burkina. Nous avons le même chauffeur et le même véhicule que le week end précédent. Un deuxième 4x4 nous suit avec Sylvie et Jean-François, un couple d’enseignants en linguistique de l’Université de Ouagadougou qui collabore avec l’association pour des actions menées au village – ce village étant le lieu de naissance de Jean-François – et Sylvie veut nous emmener dans ce village.
La route est une nationale, la nationale n° 1, on se dit que la route va être belle. Pourtant, dès le départ, à la sortie de Ouaga, la route est déviée et nous nous engageons sur une piste poussiéreuse derrière plusieurs camions soulevant de gros nuages rouges obstruant toute visibilité au-delà de 5 mètres. Cette déviation à travers la campagne, à travers des concessions avec tout ce que ça engendre de ralentissements, de vigilance accentuée nous permet de rattraper la nationale une vingtaine de kilomètres plus loin. Mais en fait de nationale, il ne s’agit que d’une route à peine normale, pas très large et bourrée de « nids de… d’autruche », voire plus gros ! Il n’y a en réalité que 80 kilomètres de bonne route, plate sans ornière et roulante…
Le bissap, fleurs d'hubiscus, base d'une boisson très prisée
À cet endroit-là, la route est belle, mais attention aux cyclistes!
Les paysages évoluent, la forêt se fait parfois plus dense mais tout le long de la route, nous verrons des concessions, des villages éparpillés, jamais très éloignés du goudron et beaucoup de cyclistes sur ou à côté de leurs vélos poussant de volumineux tas de bois, de sorgho ou des sacs remplis de quelque marchandise achetée ou à vendre. Parfois le tas de bois est si volumineux que la personne n’est pas visible immédiatement, cachée derrière le monticule et guidant le vélo depuis son porte bagage encombré. Souvent, le tas de bois est posé en travers du porte bagage et déborde d’un mètre cinquante de chaque côté du vélo. De jour, tout va bien mais que se passe-t-il la nuit car peu de ces vélos sont équipés pour rouler la nuit. Il y a davantage de champs de coton des champs de bissaps, des plantes aux fleurs serrées roses et rouges avec lesquelles ils font une boisson rafraîchissante au goût indéfini pour moi. Nous nous arrêtons à Baromo, à mi chemin de Bobo et nous sommes envahis par une meute de jeunes filles, fillettes et garçons qui nous vendent des « lotus », des gâteaux au sésame, du pain… Moi, ce que je veux, c’est une bouteille d’eau. Non loin de là, il y a une mare aux crocodiles. Ces crocodiles sont sacrés et n’ont jamais mangé d’humains. Rien d’étonnant à cela, quand les touristes arrivent, il faut acheter un poulet qui sera envoyé vivant dans la gueule du saurien qui apaisé, se laissera chevaucher. Le piège à touristes ! Ne nous laissons pas avoir et nous reprenons la route. Il ya aussi paraît-il des éléphants dans le secteur mais nous n’en verrons pas, seulement quelques vautours tournoient aux abords de villages en quête de charogne déposé sur les tas d’ordures. De toute façon, ce sont les nettoyeurs et ils sont tolérés près des villages.
vendeuse ambulante, presque une danseuse!
Bobo Dioulasso
Quel nom charmant pour une ville qui ne l’est pas moins. Moins polluée, plus arborée que Ouagadougou, les rues sont plus ombragées, paraissent moins envahies par les sacs plastiques. Nos chambres ont été réservées dans une mission d’alphabétisation que Danièle et jacqueline connaissent bien. Ce n’est pas le grand confort, ni le luxe d’un hôtel mais c’est dans une grande cour, retirée da la route, tranquille quoi.
Quand il y a des grands bâtiments, il ne faut se leurrer, ce sont des banques ou des bâtiments administratifs!