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24 jours au Burkina Faso
10 décembre 2012

Awa nous invite chez elle

Justement, ce samedi nous testons un bon restaurant sur le boulevard Charles de Gaulle : Le Grazia. Jolie petite cour ornée d’un splendide manguier. Dommage, c’est de nuit, l’ombre du manguier est totalement virtuelle. Sur les murs, des inscriptions profanes et sacrées. Des allées bien tracées amènent aux tables dispersées au gré des espaces plus ou moins disponibles. Là, je vais goûter au poisson dont me serine si souvent Danièle : Le Capitaine, poisson africain pouvant atteindre 2 mètres de longueur. Donc, filet de Capitaine grillé avec riz blanc, petite sauce oseille. Chair blanche, ferme. Rien à dire, c’est très bon. Le hic, c’est après que j’apprends que ce poisson agit un peu comme la perche du Nil, un vrai cannibale, il ne reste pas beaucoup d’autres poissons là où il se pêche.

Dimanche matin, nous voulions aller au Village artisanal, c’est fermé le dimanche. Heureusement Awa, hier nous a invité à déjeuner chez elle. Nous allons découvrir une habitation dans les concessions environnantes du centre Gambidi.

Awa, ne semble pas lassé de nous faire la cuisine quotidiennement, elle nous invite même le dimanche chez elle, c’est là toute la générosité d’Awa, elle est heureuse de nous faire plaisir. Elle nous a promis de cuisiner un « Foutou ».

Nous préparons toute une série de petits cadeaux à offrir à ses filles et son garçon, ouïs à Awa elle-même. Puis nous nous mettons en route. Le soleil est haut, il tape fort et après quelques centaines de mètres dans les rues de terre du quartier – le secteur 28 – nous nous mettons à l’ombre d’un arbre un peu maigrichon pour appeler Awa, nous sommes perdus.

Difficile de se repérer dans les quartiers de Ouagadougou, beaucoup de rues n’ont pas de noms. Beaucoup de concessions, de maisons n’ont pas de numéros. Il faut être propriétaire pour pouvoir mettre un numéro sur sa porte ou son portail. Il n’y a pas de facteur non plus, le courrier est distribué en boîte postale et beaucoup de personnes sont réunies dans une même boîte postale.

Notre halte sous un arbre près d’une école vide ce dimanche, ne passe pas inaperçue et c’est un petit groupe d’enfants qui viennent nous serrer la main, nous parler et chanter une chanson en français. Un court instant plus tard, Abdoul, le fils d’Awa arrive tranquillement au-devant de nous. Nous n’étions finalement pas très loin de la maison de notre hôte. Une curiosité attire mon regard en chemin. Des constructions de maisons rudimentaires en dur, peintes sont installées dans la rue devant les murets de banco, ce sont des crèches érigées à demeure et qui vont revivre prochainement au moment de Noël.

L’accueil d’Awa est chaleureux, elle nous attend à l’entrée de sa cour pour nous faire les honneurs de son petit chez elle. Elle est tout sourire vêtue à l’africaine drapée dans ces tissus colorés qui leur vont si bien. Dans la cour, la première bâtisse en entrant à droite est écroulée, elle n’a pas résistée aux pluies de l’année dernière. Ces murs de banco, en terre, ne sont pas très solides  et le ruissèlement des eaux un peu trop fortes n’ont aucun mal à emporter les murs. C’était une réserve. Au fond de la cour, il y a 2 habitations, composées de 2 pièces chacune, entrée cuisine et chambre salon. Les commodités sont dans la cour en entrant à gauche. L’eau est dans la cour aussi. Devant la maison d’Awa, un manguier, c’est pratiquement l’arbre national ici, offre une ombre bienfaisante sur la terrasse.

- «  C’est une pièce supplémentaire cette terrasse. Quand il fait trop chaud à l’intérieur, on sort les nattes et tout le monde dort dehors ».

Awa vit dans ce 2 pièces avec ses 3 enfants, sa sœur qui continue ses études et une jeune fille venue du village pour s’occuper des enfants. Elle est logée, nourrie, habillée mais elle ne reçoit pas de salaire. 6 personnes et tout ce monde a l’air de bien s’entendre. Awa a mis à contribution sa sœur et la bonne pour piler le foutou !

Fairefoutou

Fairefoutou2

-       «  c’est une purée d’igname qui est cuit coupé en morceaux et que l’on réduit en bouillie avec le pilon en le mélangeant avec de l’eau pendant au moins 2 heures ».

Elles se sont installées sur la terrasse à côté d’un petit brasero sur lequel repose une marmite au cul noirci qui bouillonne doucement.

Le geste est sûr, automatique, pendant que l’autre personne en face attrape la pâte et la décolle rapidement des parois et le pilon retombe lourdement, précis.

 

 

 

 

 

Les 2 filles d’Awa s’amusent avec leurs petites voisines. Ça rigole beaucoup, d’autant plus qu’elles ont des spectateurs particuliers aujourd’hui. C’est dommage pour Abdoul mais il n’y a que des filles. Ses copains sont dans les cours voisines.

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Commentaires
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  • C'est une rencontre déjà qui a tout permis. Une rencontre autour de la peinture au cours d'un festival où j'ai eu l'impression de recevoir le grand prix. Invité par l'association "Touraine Burkina Echanges" a partir animer un atelier de peinture…
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