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24 jours au Burkina Faso
13 décembre 2012

Village artisanal

L’après-midi sera consacré à la confection de mes valises pendant que le groupe fidèle à son habitude entame une petite sieste avant d’aller au village artisanal.

 

 

Le vieux, très vieux minibus d’Ousmane tremble dans la cour. 400 000 kms au moins et combien de Kms sur des pistes ou des routes de terre avec des gendarmes couchés tous les 20 mètres, des trous, des pierres, de la poussière… Ce n’est pas une vie tranquille pour un minibus. La course de cet après-midi est plus calme, quelques kilomètres à peine, près du parc des expositions se tient le village artisanal. C’est un très bon concept, permettre à de jeunes artistes et artisans de s’installer pour un temps limité, d’offrir une vitrine de leur savoir faire dans un lieu regroupant divers métiers : artisans du bronze, maroquiniers, tisserands, créateurs de bijoux, vanniers… et leur boutique est aussi leur lieu de fabrication. Nous pouvons ainsi admirer leur façon de faire. Chaque stand ouvre sur l’arrière cour, là où ils travaillent et c’est fascinant car tout est vraiment fait  avec les outils les plus rudimentaires. Ici, pas de grosses machines, le dénuement est visible. Mais quelle qualité de travail !

Capture d’écran 2012-12-13 à 15

Capture d’écran 2012-12-13 à 15

Capture d’écran 2012-12-13 à 15

 

 

 

 

Il y a peut-être une centaine de stand, répartis dans plusieurs bâtiments avec une galerie déambulatoire devant les stands. Les cuirs sont magnifiques, la vannerie est une spécialité burkinabé, très bien finie. Les artisans du bronze travaillent selon la méthode de la cire perdue. Ils confectionnent leur prototype en cire d’abeille, le font durcir avant de le recouvrir de terre argileuse qu’ils font sécher. En chauffant ce moule, ils libèrent la cire et remplacent celle ci par du bronze. Oh, ce n’est pas du bronze de première qualité car ils font fondre pas mal de métaux de récupération. Ce bronze malgré tout est une pièce unique car le moule ne sert qu’une fois, cassé pour libérer la statue qu’il faut ensuite polir, ébarber, protéger et finaliser. Là, je suis bluffé, le travail est magnifique, les poses sont élégantes. J’ai succombé.

Mais on pourrait succomber pour beaucoup d’autres objets, bijoux, tissus, objets en cuir… Il y a vraiment de très belles choses.

Ousmane nous suit, nous guide, silencieux mais attentif, c’est notre gardien.

 

Chacun a fait provision de souvenirs, d’objets artisanaux au profit de l’association. Nous terminons par un verre à la buvette du village avant de rentrer au centre culturel. L’atmosphère est différente, on sent bien que les instants présents ne sont plus les mêmes. Nous sommes plus silencieux, plus intériorisés. L’ambiance n’en est pas moins joyeuse.

 

Claude

Ateliervisuel

Claude Guingané avec les membres de l'association en discussion dans la cour

 

La cour, acrylique

 

 

Je tiens  à dire au revoir à Claude Guingané, notre hôte. Nous n’avons pas pu nous rencontrer assez longtemps pour parler de sesbesoins, de ses aspirations mais il n’y a pas forcément besoin de beaucoup de mots pour sentir la passion qui l’anime, la solitude du coureur de fond de celui qui se retrouve trop seul devant une grosse structure à faire tourner. Les salaires ne sont peut-être pas mirifiques, mais il faut que chaque fin de mois la dizaine d’employés de l’espace culturel puisse recevoir son salaire et Claude jongle comme il le peut pour alimenter son entreprise. Nous avons quand même pu trouver un petit moment très chaleureux pour se dire au revoir, pour s’offrir chacun un cadeau. Lui m’a offert un livret de pièce de théâtre de son papa « La malice des hommes » et je lui ai donné l’acrylique que j’ai faite le matin, la vue de sa cour depuis l’atelier d’arts plastique, une petite larme au coin de son œil, il était touché. Nous avons fait quelques promesses puis j’ai demandé alors ma route. Souvent, il faut la demander plusieurs fois avant que notre hôte nous la donne. Je reviendrai, je lui en ai fait la promesse et j’ai des obligations envers lui depuis ma petite maison de Rezé. 

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Commentaires
24 jours au Burkina Faso
  • C'est une rencontre déjà qui a tout permis. Une rencontre autour de la peinture au cours d'un festival où j'ai eu l'impression de recevoir le grand prix. Invité par l'association "Touraine Burkina Echanges" a partir animer un atelier de peinture…
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