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24 jours au Burkina Faso
7 décembre 2012

Peinture et théatre

Jeudi 8 novembre

 

Que le temps passe vite, dans quelques jours, il faudra penser à faire les valises et retrouver les froidures de la région nantaise, brrr. Ici , il fait 35 degrés encore, les nuits semblent être un peu plus fraiches. Peut-être est ce parce que l’on s’y habitue !

À huit heures, après le bonjour aux geckos particulièrement en forme dès 5 heures, après le petit déjeuner préparé par Awa, les étudiants que Gilles retrouvent pour leur 3ème  entretien sur le stylisme, passent respectueusement près de notre table sous la paillotte et nous saluent le visage orné de larges sourires. Charles Tiendrebeogo me dépose un dossier de constitution de compagnie théâtrale et me demande rien moins que d’être son papa de création de la compagnie !!!

Christian- prise de risques-1

Charles Tiendrebeogo, le motard, c'est lui.

Hier, il m’avait déjà parlé de cela et avait provoqué une rencontre avec une metteure en scène belge en résidence à Gambidi et jouant une pièce chaque soir aux récréatrales.

 Il a de la suite dans les idées ce Charles ! bravo !

 Huit heures un quart, Lazare arrive, laisse sa moto sous le grand arbre de la cour et rôde pas très loin de nous. À neuf heures, j’obtempère car d’autres étudiants arrivent à leur tour. Il y a même des nouveaux. Le bouche à oreille fonctionne très bien ici malgré leurs problèmes de liaisons et lignes téléphoniques fantaisistes.

Juliette doit revenir car nous avons besoin de sa gentille frimousse pour travailler le portrait, mais il n’y aura pas de Juliette… Je récupère dans la remise un buste réalisé par d’anciens élèves. Ce  ne sera sûrement plus facile pour les apprentis peintres mais l’exercice va donner quelques bonnes réalisations. Appliqués, chacun se creuse la tête pour savoir comment peindre ce visage de terre brute. Je fais une rapide démonstration de mise en place des lumières, des masses et des couleurs à adopter. Si certains se lancent vaillamment à l’assaut de leur feuille de papier, plusieurs restent muets, immobiles et il faut que je me mette à la place de chacun pour entamer leur travail. La peur insensée de la feuille blanche.

Ce travail va déclencher beaucoup de discussions autour du thème de l’artiste peintre au Burkina Faso, de la clientèle potentielle, de l’obligation de se faire connaître au-delà des frontières de l’Afrique, du rôle d’internet… Je me rends vraiment compte des chances que nous avons, nous petits français râleurs d’être dans un pays développé aux communications faciles, où l’art n’est pas complètement considéré comme inutile ou secondaire.

IvoMoussa

Ivo Moussa et Daniel  Tapsoba, découverts par Michel Burbeau sont deux exceptions mais aussi deux étudiants très doués. Ils ont été retenus tous les deux sur un projet de film d’animation sur les jeux et jouets africains et pour cela ont obtenu une bourse pour travailler ce projet avec d’autres animateurs africains et européens et vont partir pour 4 mois au Danemark . Mais combien de projets comme celui-ci vont voir le jour et vont aller jusqu’à leur aboutissement ?

 Ivo Moussa, c'est lui devant son atelier.

Une grande discussion encore dans l’après-midi avec Claude Guingané qui compte sur moi pour l’aider à développer cet atelier d’arts plastiques. Il se rend bien compte que la demande est importante, chaque jour des élèves nouveaux accompagnent les anciens. Du temps de son père et de Michel Burbeau, l’atelier ne désemplissait pas mais maintenant il faut tout relancer et même voir plus loin.

 

Le vendredi, nous avons continué le travail sur le portrait en prenant son camarade d’atelier pour le dessin et l’application des couleurs. Puis chercher à travailler le portrait autrement, avec d’autres couleurs, oser. Mais là encore, il faut briser les traditions, il faut oser se lancer et transgresser la normalité.

 

Ce vendredi est aussi marqué par la rencontre avec Sia Koumdaré, un autre étudiant de l’école de théâtre pour parler de son projet et fortifier le dossier qu’il a préparé. Il s’agit ni plus ni moins que du lancement d’un festival de théâtre dans sa province du sud du Burkina. Cinq gros villages sont pressentis, des troupes de théâtres de pays voisins sont invités, tout est déjà bien ficelé ! Les accords sont presque tous signés et les dates déjà retenus : mars ou avril 2013. Un coup de chapeau à tous ces jeunes qui se battent. Comment rester insensible devant ces initiatives et ces volontés affirmées ? Et me mettre dans la confidence, m’interroger, moi l’étranger qui doit leur paraître comme celui qui a des pouvoirs… Nous passons une bonne partie de l’après-midi sous la paillotte, sous le soleil à réécrire le projet ajoutant des arguments positifs, valorisant des actions, développant les retombées de telle manifestation pour les villages concernés. 

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Commentaires
24 jours au Burkina Faso
  • C'est une rencontre déjà qui a tout permis. Une rencontre autour de la peinture au cours d'un festival où j'ai eu l'impression de recevoir le grand prix. Invité par l'association "Touraine Burkina Echanges" a partir animer un atelier de peinture…
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